Association Culturelle et linguistique

Franco-Russe

Flâneries studieuses à Saint Petersbourg du 01/07/05 au 16/07/05

Le vendredi 1 er juillet 2005, presque aux aurores, puisque c’est à 5h30 du matin que RV était donné aux quelques 19 candidats au voyage. Direction St Petersbourg où le groupe en plein milieu d’après-midi (décalage horaire de 2h oblige) atterrissait à l’aéroport de Pulkovo pour suivre un stage linguistique tous les matins dans les locaux de l’école 233.
Les après-midi, eux, étaient consacrés aux flâneries et à la découverte de cette ville qui charme tant par la densité et la diversité des ses richesses artistiques que par le dépaysement qu’offre cette ancienne capitale des Tsars, véritable vitrine impériale édifiée sur 130 îles reliées par 300 ponts tous différents de l’embouchure de la Neva et qu’on appelle la « Venise du Nord ». ces flâneries sont un authentique enchantement.

Pour l’histoire et pour faire court, la 1e pierre de Pétrograd fut posée le 16 mai 1703 sur l’Ile aux Lièvres par Pierre 1er pour construire la forteresse dédiée aux Saints Pierre et Paul, affirmation de sa victoire sur les Suédois.
La ville ne cessera de grandir pour devenir selon Algarotti (contemporain de Voltaire et de Frédéric II) - la fenêtre par laquelle la Russie regarde l’Europe- . Sur ses rives canalisées, à l’instigation de Pierre le Grand et Catherine II et de leurs successeurs de nombreux palais, jardins, monastères, églises, cathédrales dont les noms restent accolés à St Pétersbourg comme le plus célèbre d’entre tous, l’Hermitage (superbe écrin pour une telle abondance de chers d’œuvre picturaux) dont le style baroque de l’architecte italien Rastrelli s’harmonise si bien avec le style classique d’un autre architecte italien, Rossi, concepteur de l’Etat Major des Armées qui lui fait face.
Cet ensemble de palais enserre - la plus belle place de la plus belle ville du monde- , au centre de laquelle Auguste Ricard de Monferrand a élevé à la mémoire du tsar une grande colonne monolithe qui dépasse de 4,5 m . la colonne Vendôme à Paris. Allégoriques aussi sont les Colonnes Rostrales de la Strelka de l’ile Vassilievski. Deux impressionnantes colonnes rouges à la gloire des 4 grands fleuves : Volga, Dniepr, Neva et Volkhov. Etonnants aussi les deux sphinx rapportés de Thèbes par Nicolas 1 er sur l’embarcadère devant l’ancienne bourse, devenue musée de l’histoire de l’artillerie.

Autre sujet d’émerveillement les églises et cathédrales : citons Saint Isaac pour la construction de laquelle Montferrand a réalisé des prouesses techniques et réussi à bâtir des fondations stables par l’implantation de 11 000 pieux dans le terrain marécageux.
Elle est chère aux cœurs des Peterbourgeois non seulement à cause de son envergure, de son iconostase et de ses mosaïques, mais parce que son parvis a servi de potager pendant les 900 jours où l’armée allemande basée sur le plateau de Pulkovo assiégeait Léningrad et fera mourir 800 000 personnes de faim et froid. Une grande partie de ces héros de la résistance sera enterrée dans le cimetière de Piskariovsk dont le mémorial évoque et honore leur mémoire.

Citons aussi N.D. de Kazan qui renferme des drapeaux français pris à Napoléon et les clés de la ville de Nancy,
St Nicolas des Marins
, très poétique au bord du canal Korioukov non loin duquel habitat Strawisky et du canal Griboïdov cher à Dostoievsky,
l’église de la Résurrection du Christ dans le plus pur style russe des XVIe et XVIIe siècles, commandée par Alexandre III pour être édifiée sur les lieux de l’attentat où avait coulé le sang de son père Alexandre II, d’où son nom de  St Sauveur par le sang versé . Sur les bords du canal Groboïedov, elle est toute en rondeur avec des bulbes multicolores et abrite un flamboiement de mosaïques exécutées d’après des œuvres de grands peintres russe de l’époque.

Vivre à st Pétersbourg, c’est côtoyer les artistes qui en bordure des canaux, dans les parcs, immortalisent avec leurs pinceaux l’atmosphère si douce et lumineuse et le plaisir de vivre. C’est apprécier aussi les voix d’opéra dont on entend les vocalises ou les répétitions en passant devant l’école de musique, c’est aussi admirer le Khirov (aujourd’hui Marinski), fleuron du ballet impérial où rien n’était trop luxueux et qui connut Marius Petipa, Mickail Diaghilev, Baryahnikov.
Mais il y a aussi des théâtres moins célèbres, comme le théâtre Opéras et Ballets sur la place des Arts qui offre des décors somptueux, des spectacles de qualité et des soirées inoubliables d’émotion intense.

Et puis il y a aussi Pouchkine le plus grand poète de la Russie impériale, Fiodor Doetoïevski, A. Blok et pour s’approcher du présent Joseph Brodsky qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1987 et qui a consacré à
St Petersbourg un essai qui en résume toute l’histoire.

Lire la poèsie de Pouchkine sur St-Petersbourg CLIC ici

Et puis il y a la vie de tous les jours avec l’usage du métro, commencé en 40 puis repris en 56, dont la construction a nécessité des efforts titanesques car il a fallu creuser profondément à cause du sol marécageux. La réalisation de très haute qualité a servi l’idéal soviétique. Staline n’hésitait pas à le définir  le Palais du Peuple  et de ce fait, les stations de la ligne 1 (le métro en compte 4) sont de magnifiques et véritables salles de musée décorées de colonnes, d’armoiries et de vrais lustres.

Et puis il y a nos familles d’accueil avec lesquelles notre Russe balbutiant ne facilitait pas les échanges mais qui nous entouraient de tant de gentillesse, d’attention et qui avaient le souci de toujours faire plus pour nous plaire. Du fond du cœur, un très grand merci de s’être montré si chaleureux.
Et puis pour finir, parce que le but du voyage était avant tout la pratique du Russe en immersion, une mention particulière à l’école 233, sa direction et son personnel qui se sont évertués à faire de notre cantine scolaire un moment de détente et de découverte de la gastronomie russe après les cours.

Grand merci aussi à nos professeurs de russe, à St Pétersbourg Serguei et Valentina, à Marseille Gallina et Gayané, auxquelles nous sommes redevables de cet enrichissant dépaysement.

retour haut